Environnement À la recherche d’une alimentation durable
De la fourche à la fourchette, voire à la poubelle, l’Ademe invite tous les maillons de la chaîne alimentaire à travailler à la réduction des impacts de notre assiette.
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Réduire les impacts environnementaux de l’alimentation est un exercice incontournable, réalisable et surtout collectif, selon l’Ademe, qui faisait le point sur le sujet en amont du Salon international de l’agriculture, ce 14 février 2017 à Paris. Incontournable, car avec un quart de l’empreinte carbone des Français liée à l’alimentation, la lutte contre le réchauffement climatique se déroule aussi dans l’assiette.
Tous les maillons ont un rôle à jouer
Réalisable, puisque selon Sarah Martin, coordinatrice du programme de l’alimentation, une réduction de 20 % de l’impact carbone de notre alimentation est possible « sans changement majeur de nos habitudes ». Collectif, car tous les maillons de la chaîne alimentaire ont leur rôle à jouer. À l’échelle de l’exploitation agricole, dix pratiques clés ont notamment été identifiées pour réduire les impacts environnementaux.
En amont, les mondes de la recherche et de l’agrofourniture peuvent mettre au point des variétés, des équipements, des intrants à plus faible impact. En aval, les industriels et les distributeurs peuvent assouplir leurs cahiers des charges (fruits « moches »…), optimiser leurs process, promouvoir d’autres modes de consommation…
Réduire le gaspillage
Tout en bout de chaîne, le consommateur a également une grosse responsabilité : outre la composition de ses menus, il peut jouer sur la réduction du gaspillage, l’optimisation des trajets pour aller faire ses courses (les derniers kilomètres en voiture pour un panier de courses pèsent parfois plus lourd que des centaines de kilomètres en camion avec un chargement optimisé)…
Pour donner des références aux consommateurs, la base de données Agribalyse, gérée par l’Ademe avec quatorze partenaires, évalue les impacts environnementaux de produits agricoles, calculés par l’analyse du cycle de vie. Enrichie en continu depuis 2010, elle recense à ce jour quelque 120 produits agricoles sortie ferme. Le 9 mars prochain, au Salon de l’agriculture, l’Ademe présentera des résultats complétés, intégrant désormais la phase de transformation industrielle. Ces informations sont censées éclairer les choix politiques des pouvoirs publics…
Des initiatives dans les territoires
D’ores et déjà, des initiatives se mettent en place à l’échelle des territoires, notamment à travers les « projets alimentaires territoriaux qui émergent depuis un ou deux ans », évoque Sarah Martin. En Bretagne, où « 40 % des gaz à effet de serre sont émis par l’agriculture », la contribution du secteur agricole est cruciale pour la lutte climatique, a souligné Gilles Petitjean, directeur régional de l’Ademe.
La ville de Rennes s’est saisie du sujet à travers le plan d’alimentation durable visant sa restauration collective – 12 000 repas servis par jour. « Elle a inclus des critères de durabilité dans ses appels d’offres, qui comptent pour la moitié de la note. Mais le problème est de trouver des volumes suffisants et réguliers. »
Si l’évolution de nos régimes alimentaires et l’optimisation des process industriels et des flux logistiques sont incontournables, n’oublions pas qu’« il y a un travail colossal à faire sur la réduction des pertes et gaspillages », a souligné Joëlle Kergreis, à la direction des programmes de l’Ademe.
Bérengère Lafeuille
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